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Trois pays au potentiel déstabilisateur

Burundi : plus de 210 000 réfugiés en 8 mois


Trois crises majeures représentent les plus grands défis du continent en 2015, analyse Jackie Cilliers : le Nigeria aux prises avec le terrorisme de Boko Haram, la Libye en guerre civile depuis 2011 et le Soudan du Sud dont un conflit armé opposent les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar depuis décembre 2013. « Ce sont les pays les plus critiques sur le continent parce qu’ils ont beaucoup d’impacts dans les pays voisins », explique-t-il. Mettre fin à ces trois crises réduirait considérablement le nombre de réfugiés et de déplacés internes sur le continent.



Le pays « le plus affecté » par un conflit demeure la Centrafrique, pointe Jackie Cilliers. « Le nombre de morts dans ce conflit, en proportion de la population, est beaucoup plus élevé par rapport aux autres crises sur le continent », illustre-t-il. Le pays, dont 9,5 % de sa population a fui au delà des frontières, doit composer avec près de 400 000 déplacés internes. Les Centrafricains tentent d’échapper aux violences perpétrées principalement par les milices ex-Seleka et anti-Balaka.  


La Somalie, qui a enchaîné les guerres civiles et les famines, doit maintenant composer avec le groupe terroriste Al-Shabaab. Bien que ce pays de la Corne de l’Afrique compte plus de 975 000 réfugiés, il demeure le moins inquiétant pour le chercheur de l’ISS car « il est sur la bonne voie » avec les récents succès de l’AMISOM, la force de maintien de la paix des Nations Unies.  


Aux conflits déjà existants s’ajoute en 2015 une nouvelle crise politique au Burundi. En huit mois seulement, plus de 210 000 Burundais ont fui le pays vers la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo. « La crise au Burundi peut déstabiliser toute la région mais ce qui est encore plus préoccupant, c’est le rythme auquel ces Burundais ont quitté leur pays », s’inquiète Karin de Gruijl du UNHCR. Les chiffres augmentent de jour en jour.  Plus de la moitié (54,6 %) des réfugiés sont des enfants de moins de 18 ans.



Les premières vagues de réfugiés ont commencé après la décision, en avril dernier, du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution. « C’était un pays dans une trajectoire positive, qui démontre aujourd’hui clairement ce qui arrive quand un chef d’État s’accroche au pouvoir et abuse de la Constitution, c’est un mauvais exemple pour ses pays voisins comme la République démocratique du Congo », s’inquiète Jacckie Cilliers.


2,2 millions

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