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L'Afrique, première région d'accueil des réfugiés

À partir des données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), l’Afrique était en 2014 la première région d’accueil des réfugiés dans le monde. Avec plus de 3 600 000 réfugiés accueillis, le continent devance la région Asie - Pacifique qui en accueille 3 550 000, et l’Europe, à 3 100 000 réfugiés accueillis. Le Moyen-Orient accueillait sur la même période 2 900 000 réfugiés.

Si l’on recense toutes les personnes relevant de la compétence du HCR, il y avait fin 2014 environ 16,8 millions relevant de l’organisation onusienne en Afrique sur les 46 millions de personnes aidées. En d’autres termes, plus de 36 % des personnes aidées par le HCR étaient en Afrique en 2104. Parmi ces personnes sont comptabilisés les réfugiés, les demandeurs d’asile, et les déplacés internes. « Les nouveaux déplacements attendus ont porté le nombre prévu de personnes relevant de la compétence du HCR à environ 18 millions en fin 2015 », ajoute un rapport de l’organisation.


Bien que la Syrie soit le premier pays de départ des réfugiés dans le monde - avec 3,8 millions de réfugiés à la fin 2014 - la multiplicité des crises en Afrique en font le continent avec la plus forte concentration de réfugiés par pays. Sur les dix pays d’où viennent le plus de réfugiés dans le monde, six sont africains. La Somalie, avec 1,1 millions de réfugiés fin 2014, est le troisième pays au monde. Viennent ensuite le Soudan, le Sud-Soudan, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, et l’Érythrée.


Enfin, l’Afrique est la première région d’accueil des réfugiés si l’on pondère le nombre de réfugiés à leur âge. Dans la Corne de l’Afrique, 58 % des réfugiés accueillis dans les pays d’accueil étaient mineurs fin 2014. En Afrique de l’Ouest, ce pourcentage tombe à 56 %, en Afrique des Grands Lacs, à 55 %. Partout ailleurs à l’exception de la région Moyent-Orient Afrique du Nord (MENA) où 51 % des réfugiés sont des enfants, les réfugiés sont en majorité des adultes.


Un "gouvernement de réfugiés" de l'UNHCR ? 


Dans un essai consacré à l’évolution du Haut Commissariat aux réfugiés depuis 1945, la chercheuse au CNRS et spécialiste des politiques migratoires dans les pays du Sud Hélène Thiollet évoque une subsitution de souveraineté du HCR dans les pays du Sud, et plus particulièrement en Afrique. « Le HCR ne peut opérer que là où il n’y a pas beaucoup de souveraineté, et cette substitution de souveraineté se met en place dans des interstices géopolitiques », explique la chercheuse. Selon elle, un rapport de forces s’établit entre le HCR et les nations africaines dès lors qu’il s’agit de « négocier l’installation des camps, les statuts des personnes déplacées ». Ces négociations concernent « les marges de manoeuvres », et évoluent « en fonction de la puissance [de chaque État]. »