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Pourquoi travaillons-nous sur les pays d’accueil des réfugiés en Afrique ?

Qu’est ce qu’un réfugié aux yeux du droit international ?

Nous sommes sept étudiants en Master 2 à l’École de Journalisme de Sciences Po. Parisiens, nous sommes continuellement informés de l’arrivée de réfugiés en Europe, fuyant les conflits du Moyen-Orient ou de la Corne de l’Afrique pour leur grande majorité. Mais nous n’entendons que peu les arrivées de réfugiés en Afrique, fuyant un pays en crise, une organisation terroriste, ou un virus mortel, pour se réfugier dans un pays voisin. Nous n’entendons pas les centaines de milliers de réfugiés de la crise burundaise, les millions de réfugiés du conflit au Soudan, les millions de réfugiés érythréens amassés dans les camps de réfugiés éthiopiens.

Apprentis journalistes, nous avons décidé de montrer un aperçu non-exhaustif de la situation de l’autre côté de la mer Méditerranée. En s’appuyant sur les données statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, voici comment se passe l’accueil des réfugiés en Afrique.



Selon la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés de 1951, un réfugié est une personne « craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. »


En bref, explique Simplice Kpandji, chargé de reporting de l’UNHCR pour l’Afrique de l’Ouest, ce sont « toutes les personnes qui ont traversé une frontière internationale, forcées de fuir leur pays. » Cette situation était celle de 19,5 millions de personnes dans le monde en 2014, sur les 59,5 millions de personnes déplacées de force. Les autres étaient pour la plupart - 38,2 millions - des déplacés internes, ayant fui des persécutions mais étant encore dans leur pays. Enfin, 1,8 millions sont demandeurs d’asile, l’étape précédent l’obtention du statut de réfugié.


Si le HCR intervient en aide aux réfugiés et demandeurs d’asile partout dans le monde, il ne prend en charge les déplacés internes « que dans les pays où les gouvernements le sollicitent », comme l’explique une note du Haut-Commissariat.


Enfin, suite à la multiplicité des conflits dans le monde et la mutation des statuts des victimes de ces conflits, le HCR intègre progressivement de nouvelles catégories pour définir les réfugiés dans le droit international. La notion d’apatride voit le jour en 1954, celle de déplacés internes en 1998, et plus tard celle d’assimilés réfugiés, d’assimilés réfugiés internes, afin de comptabiliser de façon correcte les réfugiés et déplacés internes non reconnus par le droit international. « Ces catégories, semi-formelles, ont été créées par le HCR pour parer au plus pressé pour des populations sur le terrain, sans couverture juridique dans le cadre d’une convention internationale », explique ainsi Hélène Thiollet, chercheuse au CNRS, spécialiste des politiques migratoires dans les pays du Sud.


Le travail de l'UNHCR

« En général, un [possible futur] réfugié passant une frontière se déclare au gouvernement du pays dans lequel il veut demander l’asile », explique Wendy Rappeport, Senior External Relations Officer au HCR. Il devient alors demandeur d’asile et est enregistré auprès du Haut Commissariat comme tel, un statut reconnu par le droit international comme permettant une protection du pays d’accueil.


En fonction des pays d’accueil et des prérogatives gouvernementales, « soit on leur demande ensuite de rester dans des camps, soit on leur fournit les documents nécessaires et ils sont libres de mouvement ». Dans les deux cas, les demandeurs d’asile ont un dossier à remplir, qui permettra au HCR de statuer sur leur éligibilité au statut de réfugié. Wendy Rappeport continue : « La détermination du statut de réfugié se fait ensuite sur un examen particulier de chaque cas, ou sur une base communautaire pour certains groupes ethniques particuliers (par exemple, les Somaliens et Érythréens seront reconnus comme réfugiés dans la très grande majorité des cas, où qu’ils aillent) » Concernant la base communautaire, le travail du HCR est alors de confirmer l’origine des demandeurs d’asile : sachant le statut de réfugié “plus facile” à obtenir en tant qu’Érythréen, certains se font passer comme tels devant le HCR.