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Duke Mwancha


Les cinq camps de Dadaab s’appellent Dagahaley, Ifo, Ifo 2, Hagadera et Kambioos. Les trois premiers sont situés dans le quartier de Lagdera, et Hagadera et Kambioos dans le district voisin de Fafi.


Il y a une différence considérable entre les anciens camps, établis en 1991 et 1992, et les nouveaux camps, établis en 2011. Une grande partie des résidents dans les anciens camps (Ifo, Dagahaley, Hagadera) sont arrivés à Dadaab dans les années 1990 et ont eu des enfants et petits-enfants nés dans les camps.


« Les anciens camps s'apparentent à des villes, devenues de vrais centres économiques dans le nord-est du Kenya et le sud de la Somalie. La grande majorité des habitants des nouveaux camps (Ifo 2 et Kambioos) est arrivée après la grande famine de 2011. Ils sont principalement éleveurs. Certaines personnes ont pu compter sur un soutien financier de leurs familles, mais pour la plupart, ils comptent entièrement sur nos ressources, ce qui peut rendre les choses très difficiles. »



Wairimu Gitau, Agente des communications à MSF:


« Vivre de l'aide humanitaire d'urgence signifie généralement survivre, si vous êtes chanceux, avec seulement 20 litres d'eau par jour. Cela signifie vivre dans un abri fait de bâches en plastique. Cela signifie aussi recevoir une ration alimentaire mensuelle qui peut être coupée sans avertissement en raison de problèmes de financement ou d'approvisionnement - qui sont tous deux soumis à la «générosité» de la communauté internationale et à d'autres crises humanitaires dans le monde, qui absorbent une partie du budget de l'aide et les stocks disponibles dans le monde. »


En juin, le Programme Alimentaire Mondial a annoncé des réductions de 30% des rations alimentaires pour les camps de réfugiés, pour la deuxième fois en sept mois.


« La violence est un autre grand problème dans les camps. MSF a dû évacuer 42 membres de son personnel à cause de problèmes de sécurité. Nous avons été obligés de fermer deux de nos quatre postes de santé dans les camps. Il reste un hôpital de 100 lits et deux postes de santé dans l'un des camps, mais ce n'est pas suffisant. »


Les conditions à Dadaab

Ce que font les organisations

Les enjeux



Duke Mwancha


Le travail à Dadaab est coordonné par le sous-bureau du UNHCR

Dadaab, qui sert également les trois camps du district de Lagdera. Le bureau délocalisé du UNHCR Alinjugur aide celui de Dadaab dans sa mission, notamment dans les deux camps situés dans le district de Fafi. Les deux bureaux du UNHCR travaillent avec les ONG et d'autres organisations internationales, dont le PAM, l'UNICEF et l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Le principal homologue gouvernemental est le ministère kényan des Affaires des Réfugiés (DRA).


Dans ses 24 ans d'existence, Dadaab a surtout servi à fournir aux réfugiés des services essentiels, comme la nourriture, les vêtements, l'eau etc. A cause des restrictions imposées par le gouvernement kényan, il est difficile pour les réfugiés d'acquérir une indépendance financière. Malgré ces restrictions, l'UNHCR et ses partenaires essaient d'offrir une protection, une éducation et des soins. La population kényane en bénéficie également. 



Wairimu Gitau



« MSF travaille dans ces camps depuis 20 ans. En 2014, MSF a fourni 180.000 consultations externes, a admis 12.000 patients hospitalisés, 12.000 consultations prénatales et 3.240 bébés sont nés dans le camp de Dagahaley. Malgré l'évacuation d'un certain nombre de membres de notre association, nous continuons à fournir des soins dans un hôpital de 100 lits. Malheureusement, les conditions de sécurité et le manque de financement nous ont forcé à réduire nos activité. Mais malgré ces problèmes, Dadaab demeure un refuge plus sûr que la Somalie. »



Martin Karimi, Agente des communications au sein du PAM 


« Le PAM distribue 9.300 tonnes de nourriture pour 500.000 réfugiés chaque mois. Cette aide coûte près de 9,6 millions de dollars (américains). Les réfugiés reçoivent une ration alimentaire composée de céréales, de légumineuses, d'huile végétale, de sel et de farine enrichie de nutriments à base de soja et de maïs. Au total, ils fournissent 2.100 kilocalories par personne et par jour, la consommation d'énergie minimale recommandée. »


Martin Karimi


Il est important de noter que la majorité des réfugiés vivant à Dadaab n’a jamais connu une vie en dehors des camps. Ils sont nés et ont grandi ici. 60% de la population ont 17 ans ou moins.


Duke Mwancha


« L'intégration locale ne semble pas être une option sérieuse pour les réfugiés en raison du contexte socio-politique actuel au Kenya. Il y a de plus très peu de possibilités de réinstallation dans d'autres pays. Pour beaucoup réfugiés, le retour volontaire dans leur pays d'origine est la meilleure solution. Certains rentrent spontanément chez eux, mais nous nous devons de prévenir sur les dangers d'une telle décision. En novembre 2013, les gouvernements du Kenya, de la Somalie et l'UNHCR ont signé un accord tripartite sur le rapatriement volontaire. Une phase pilote a eu lieu entre le 8 décembre 2014 et le 30 juin 2015. Les enseignements tirés de cette phase pilote devraient être utilisés pour améliorer ce processus de retour volontaire. »